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Balade en Bretagne : où voir des oiseaux marins comme le Fulmar boréal ?

02|12|2022
Engagés
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Sur le littoral breton, le hors-saison est propice aux balades en bord de mer. Les touristes ont cédé leur place aux oiseaux marins. On peut dès novembre observer le Fulmar boréal, un oiseau marin emblématique de l’Atlantique nord, de retour sur nos côtes pour se reproduire. Comment le reconnaître ? Quel est son mode de vie ? Où et quand l’observer ?

Vous avez dit Fulmar ?

Le Fulmar boréal (nom scientifique Fulmarus glacialis), aussi appelé Pétrel fulmar et Fulmar glacial, est une espèce d’oiseau marin caractéristique des eaux froides de l’hémisphère Nord. Son nom ne le rend a priori pas très sympathique : « fulmar » provient des vieux mots nordiques full, puant et mar, mouette. En effet, quand il se sent menacé, ce volatile régurgite une substance huileuse et nauséabonde, qu’il peut cracher à près d’un mètre pour faire fuir l’ennemi !

Comment reconnaître le fulmar boréal ?

Son plumage gris et blanc le rapproche physiquement du goéland ou de la mouette. Mais un signe distinctif permet de le reconnaître à coup sûr : son bec caractéristique, de forme crochue, présente des narines tubulaires proéminentes en partie supérieure. Il est de couleur grise en partie haute et jaune à son extrémité. L’oiseau est de corpulence moyenne (45 à 60 cm), mais ses ailes longues et rigides (envergure de 100 à 110 cm) lui permettent d’effectuer de très longs vols planés. D’instinct grégaire, le fulmar vit en colonies, mélangé à d’autres espèces d’oiseaux de mer (Fous de Bassan, mouettes, labbes, etc.).

Oiseau hauturier

Le Fulmar boréal est un oiseau pélagique ou hauturier : il vit au large, et ne regagne les côtes que pour se reproduire. Il peut parcourir de très longues distances sans se fatiguer, grâce à ses aptitudes en vol plané. En haute mer, son aire de répartition s’étend de la banquise Arctique au Golfe de Gascogne. À terre, la Bretagne est la limite Sud pour sa nidification. Il fréquente les falaises du Cap Sizun et autres sites rocheux de novembre à août. Il se nourrit de plancton, de céphalopodes (petits calmars, seiche…), de crustacés. Il affectionne les déchets de poissons et autres animaux marins qu’il pêche dans le sillage des chalutiers. 

La nidification, meilleure période d’observation

L’atterrissage des Fulmars sur le littoral breton s’observe de novembre à janvier. Les reproducteurs les plus âgés, titillés par leurs hormones et plus prévoyants, accostent les premiers, suivis par les autres adultes matures, puis les adolescents non reproducteurs qui se fondent dans la colonie. La période de nidification s’étend d’avril à juin, avec un pic de fréquentation en avril : c’est la meilleure période pour les observer. Le Fulmar niche en hauteur, dans l’anfractuosité d’un rocher ou d’une falaise, ce qui le rend peu sensible au dérangement humain. La ponte a lieu fin mai / début juin, à même le sol, à raison d’un œuf unique par couple. L’œuf est couvé en alternance par le mâle et la femelle, plusieurs jours d’affilée. L’incubation dure 50 jours en moyenne. Après l’éclosion (mi-juillet/début août), les poussins sont élevés par leurs parents durant 7 à 8 semaines avant de s’envoler pour la haute mer (fin août-début septembre). Les juvéniles restent au large jusqu’à leur adolescence (7-9 ans).

Le Fulmar boréal, une espèce résiliente

Selon le dernier comptage (2021/2022), les ornithologues estiment la population de Fulmars en Bretagne à 340 couples reproducteurs, dont 28 nichant au Cap Sizun. Une fréquentation plutôt stable, cela pour plusieurs raisons. D’abord, malgré un rythme de reproduction lent (un œuf/an !), le renouvellement de l’espèce est assuré, grâce à l’exceptionnelle longévité du fulmar, estimée à 40 ans en moyenne… mais une revue ornithologique irlandaise a récemment rapporté le cas d’un individu portant une bague posée il y a 50 ans ! À cela s’ajoutent les conditions de vie du Fulmar (oiseau hauturier, nid haut perché…), qui le rendent peu sensible aux perturbations humaines, contrairement à certaines espèces menacées comme le Gravelot à collier interrompu. Pour le Fulmar boréal, le plus gros danger se situe en mer, du fait de ses habitudes alimentaires : il est vulnérable à la pollution marine et aux déchets plastiques qu’il confond avec des proies (risque d’étouffement, effets à long terme sur le métabolisme et la fertilité). À terme le changement climatique pourrait aussi menacer ses ressources alimentaires.

Balades pédagogiques en bord de mer : suivez le guide !

Pour observer de près le Fulmar boréal et les nombreux oiseaux marins remarquables qui fréquentent la région, Phare d’Eckmühl vous recommande chaudement une visite à la réserve ornithologique de Goulien-Cap Sizun, près de Douarnenez. Ce site est géré par notre partenaire Bretagne Vivante, une association engagée pour la préservation du littoral et de la biodiversité.

Pour profiter des fabuleux paysages de la mer d’Iroise et découvrir toute l’étendue de la flore et de la faune de la réserve, rendez-vous sur le site ecoBalade, ou téléchargez l’appli gratuite Ecobalade, disponible sur Apple store ou Google Play.

D’autres idées de balades nature en bord de mer vous attendent dans les 6 réserves naturelles gérées par Bretagne Vivante.

Sources / En savoir plus

  • Site officiel Bretagne Vivante
  • Découvrez le chant du Fulmar et encore plus de détails sur oiseaux.net

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