Bandeau Phare d'Eckmühl

A la rencontre des oiseaux marins de Bretagne et des bords de mer

17|05|2021
Engagés
Lecture : 6 minutes

Un outil pratique et pédagogique

Simple et pratique, avec son format de poche et son papier imperméable, le guide « 50 oiseaux des bords de mer » a été conçu pour un large public curieux de connaître les volatiles qu’il croise en chemin. Il s’adresse aussi bien aux touristes de passage en Bretagne qu’aux autochtones. Lancé en mai 2021, il est disponible dans les grandes librairies des principales villes bretonnes, et sur la boutique en ligne de Bretagne Vivante.
« La vocation de notre association est d’abord naturaliste et scientifique, explique Barbara Deyme, Chargée de communication de Bretagne Vivante. Mais l’approche scientifique est réservée à un cercle d’initiés, des passionnés d’ornithologie. L’esprit de ce guide, c’est de partager des connaissances de base sur les oiseaux marins avec le plus grand nombre, en partant du principe qu’on est plus enclin à respecter les espèces que l’on connaît déjà, pour les avoir vu voler dans leur environnement naturel. »

Un premier pas vers la connaissance des oiseaux

Observer les oiseaux, ça s’apprend ! Pour cela, il faut s’exercer à repérer les particularités propres à chaque espèce, qui permettent de l’identifier à coup sûr. L’objectif du guide est de donner au public ces clés d’observation : chaque volatile est nommé et illustré, avec des petites flèches pointant sur les détails importants (couleur et forme du bec ou des pattes, présence d’une huppe ou d’un collier, couleur du plumage, aspect des ailes, etc.)
« Le premier pas en ornithologie, c’est reconnaître et nommer un oiseau. C’est tout simple mais quand on est néophyte, cela rend fier et on a envie de partager sa découverte. Derrière, nous faisons le pari que certaines personnes feront un pas supplémentaire pour se documenter et pourquoi pas agir en soutenant une association de protection de la nature, voire devenir bénévole », commente Barbara Deyme.

Zoom sur 4 oiseaux emblématiques du Cap Sizun

Parmi les 50 espèces de volatiles marins répertoriées, nicheuses ou de passage, les Mouettes rieuse ou tridactyle, les Goélands argenté, brun ou marin, le Fou de Bassan, le Guillemot de Troïl ou l’Océanite tempête… D’autres, plus rares, sont emblématiques du Cap Sizun. Alain Thomas, ornithologue passionné, ancien salarié de la Réserve et vice-président de Bretagne Vivante, a accepté de nous livrer les secrets de 4 spécimens étonnants. Passionnant !

Le Faucon pèlerin 

Connu comme le « faucon des rois », parce qu’il était élevé pour la chasse fauconnière que pratiquaient les nobles en Europe, au temps de la Royauté. Il bat des records de vitesse en piqué pour s’emparer de ses proies (jusqu’à 200 km/h tout de même !). Bien qu’au sommet de la chaîne alimentaire et 100% carnivore, l’espèce a été menacée par l’agriculture intensive d’après-guerre. Les fauconnes ont été impactées par l’emploi du DDT dans les champs qu’ingéraient leurs proies, et qui s’est accumulé dans leurs organismes, fragilisant la coquille de leurs œufs qui se brisaient avant d’éclore.
Oiseau rare, le Faucon pèlerin a fait son grand retour sur les falaises du Cap Sizun il y a 15 ans à peine, le premier couple s’installant dans la réserve de Goulien. Deux couples y nichent aujourd’hui à l’abri d’un surplomb situé en hauteur hors de portée des vagues et des gerbes d’eau.

Le Crave à bec rouge

Oiseau de la famille des corvidés, son bec rouge vif et recourbé comme une pioche et ses pattes couleur corail tranchent sur son plumage noir.
Son régime alimentaire très spécialisé (fourmis, larves d’insectes et de vers trouvés au sol), le cantonne dans des lieux à la végétation rase. Pour se reproduire, il affectionne les cavités sombres (gouffre, aven, corniches). Ces spécificités expliquent sa rareté et sa présence au Cap Sizun, qui offre une topographie idéale.
Le Crave à bec rouge nous raconte plus de cent mille ans d’histoire climatique : originaire d’Asie, l’espèce a dû migrer vers l’Ouest pour sa survie au début de la dernière ère glaciaire il y a 120 000 ans. Il y a 20 000 ans, avec le dégel, les Craves ont reflué vers leur territoire d’origine. Certains se sont alors fixés sur le littoral atlantique, trouvant là les falaises maritimes et les pelouses pelées par les vents et les embruns, propices à leur nourrissage et leur nidification.

Le Fulmar boréal

Originaire de l’Atlantique Nord, sa zone de répartition démarre à la limite de la banquise. Abondant en Islande, en Ecosse et en Cornouailles, l’espèce est apparue en Bretagne dans les années 50, avec le Cap Sizun pour limite Sud. On y recense 33 couples !
Sa particularité ? Il ne vient à terre que pour se reproduire : c’est ce qu’on appelle un oiseau pélagique ou hauturier. Dès qu’il sait voler, le juvénile part au large, où il reste 7 à 8 ans, ne regagnant la terre ferme que pour repérer un abri côtier pour déposer sa ponte, aux alentours de sa 10e année.
Madame Fulmar ne pond qu’un seul œuf par an ! D’où la rareté de l’espèce, qui ne tient que par la longévité de ses spécimens, qui vivent 50 à 60 ans.

Le Cormoran huppé

Volatile strictement marin, il aime les eaux agitées et bien oxygénées de l’océan Atlantique, ce qui le distingue de son cousin le Grand Cormoran, visible sur les plans d’eau douce, les fleuves ou les eaux saumâtres des estuaires et abers.
C’est une espèce nicheuse répandue sur les falaises bretonnes, avec 6 000 couples environ, dont près de 300 sur l’ensemble du Cap Sizun.
Les Cormorans huppés ont peu à peu colonisé les pointes rocheuses les plus extrêmes. Une manière d’échapper à la pression des visons américains, élevés un temps pour leur fourrure avant d’être abandonnés dans la nature, et qui prédataient leurs œufs et leurs poussins.

Ces quelques exemples vous ont donné envie d’en savoir plus sur les oiseaux des bords de mer ?

Pour accompagner vos premiers pas d’ornithologue, procurez-vous le guide « 50 oiseaux des bords de mer en Bretagne » (3€ l’exemplaire), en vente dans les grandes librairies des principales villes bretonnes, et sur la boutique en ligne de Bretagne Vivante.

Nos conseils pour une observation fructueuse :

La meilleure saison pour observer les oiseaux est la période de nidification, d’avril aux premiers jours de septembre.
Munissez-vous d’une paire de jumelles, indispensable pour observer les oiseaux !
Téléchargez l’application gratuite Ecobalade (sur Apple Store et Google play). Elle référence deux boucles de balade au Cap Sizun et localise les espèces présentes sur le site au fil de votre balade.
Découvrez les 2 autres guides de la collection « Premier pas » de Bretagne vivante : « 50 oiseaux des parcs, campagne et jardins de Bretagne » et « 50 plantes communes de Bretagne ».