Chaque année en octobre la chauve-souris, animal star d’Halloween, envahit l’espace public. SoPhare se saisit de l’occasion pour faire la lumière sur cet animal méconnu, espèce protégée aux multiples vertus.
Engagée dans la défense de la biodiversité marine et côtière, Phare d’Eckmühl ne pouvait rester insensible au sort des chauves-souris (ou chiroptères), qui trouvent refuge dans les anfractuosités des roches et falaises du Finistère. C’est pourquoi nous avons décidé de relayer le combat de notre partenaire Bretagne Vivante, très impliqué dans la sauvegarde de cette espèce protégée.
22 espèces de chauves-souris recensée en Bretagne
Le saviez-vous ? Derrière l’appellation « chauve-souris » se cachent pas moins de 36 espèces de ces mammifères volants en France, qui ont souvent de drôles de noms. La Pipistrelle, la plus petite d’entre elles et l’une des plus communes, la Sérotine qui peuple nos greniers, l’Oreillard, affublé de ses grandes oreilles, le Molosse de Cestoni, ou la Noctule qui vit en milieu forestier. Parmi les 22 espèces de chauves-souris que l’on peut observer en Bretagne, les 2 plus répandues sont la Barbastelle (plus grande population d’Europe) et Le Grand rhinolophe (17% de la population française de chauves-souris), ainsi nommé en raison de son nez en fer à cheval.
Toutes sont des espèces protégées par la loi de protection de la nature de 1976 qui interdit de les détruire, de les transporter ou de les commercialiser.
Des petits mammifères très vulnérables
Hélas, en Bretagne comme ailleurs, la population des chiroptères (le nom scientifique de la famille des chauves-souris) régresse fortement, en raison d’activités humaines qui impactent leurs conditions de vie. Leurs habitats sont, en premier lieu, menacés. En effet, les chauves-souris nichent principalement sous les tuiles, dans les caves, dans les fissures des murs ou dans le creux des troncs d’arbres. Aussi, les aménagements de combles, les rénovations de granges ou d’anciennes bâtisses, tout comme l’abattage d’arbres, sont autant d’atteintes à leurs habitats. Les chauves-souris souffrent également du déclin des populations d’insectes, dont elles se nourrissent principalement, quand elles ne meurent pas empoisonnées par l’ingestion indirecte d’insecticides et pesticides présents dans la chaîne alimentaire.
Enfin, elles sont particulièrement sensibles au dérangement lors de l’hibernation ou en période de reproduction : un réveil prématuré ou brutal peut être synonyme de mort pour une chauve-souris !
Pourquoi les protéger ?
Stop aux idées reçues ! Les chauves-souris ne s’accrochent pas aux cheveux et n’ont rien de vampires assoiffés de sang humain, qu’on se le dise ! Au contraire, ces petites bêtes fragiles sont totalement inoffensives pour l’Homme. Mieux, elles jouent un rôle écologique essentiel et contribuent à l’équilibre des écosystèmes.
Cela tient notamment à leur régime alimentaire insectivore. En une nuit, un chiroptère ingère près de la moitié de son poids en insectes divers. Jouant le rôle d’insecticide naturel, les chauves-souris avalent chaque soir d’été des milliers de moustiques, parasites, et autres noctuelles, ces papillons nuisibles qui s’attaquent à nos cultures. Et ce n’est pas tout, elles contribuent aussi à la pollinisation des cultures.
Le bon geste : accueillir les chauves-souris chez soi
Il existe quelques gestes simples à connaître pour protéger les chiroptères. La première précaution est d’éviter de perturber leur temps de repos. Pour participer activement à leur protection, vous pouvez favoriser leur installation chez vous pour leur hibernation et ce à partir du mois de novembre. Elles ont besoin de très peu de place et resteront très discrètes pendant leur période de léthargie : vous pouvez sans crainte les laisser s’installer dans votre cave, dans des fissures de vos murs ou ménager une petite ouverture pour les laisser entrer dans votre grenier. Autre solution : installer des refuges sous les combles, ou accrochés à des arbres.
Bretagne Vivante, l’amie des chauve-souris
Les reines de la nuit vous ont attendri, vous voulez en savoir plus, ou vous mobiliser pour les sauver ? N’hésitez pas à contacter Bretagne Vivante. Cette association partenaire de Phare d’Eckmühl engagée dans la protection de la biodiversité, mène de nombreuses actions pour protéger les chauves-souris, telles que :
- des comptages réguliers de chiroptères durant les différentes périodes du cycle de vie,
- la pose de refuges et la protection contre les dérangements humains. Le réseau des réserves associatives de Bretagne Vivante compte plus de 50 gîtes à chauves-souris, afin de protéger les colonies durant leur hibernation ou leur reproduction.
- des suivis et inventaires d’espèces sur les sites protégés de Bretagne et Loire-Atlantique,
- la participation au dispositif national “Vigie Chiro”.
L’ensemble de ces opérations entrent dans le cadre de l’Observatoire des Mammifères de Bretagne (OMB) porté par le Groupe mammologique breton ou dans celui du Plan national d’action Chiroptères.
Aller plus loin
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