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Peut-on manger des poissons en conserve après la date limite de consommation ?

17|02|2022
Mangeons Mieux
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À l’heure de la raréfaction des ressources en mer et sur terre, la lutte contre le gaspillage alimentaire est un enjeu de société majeur. Pourtant, chaque année des millions de tonnes de produits alimentaires encore emballés se retrouvent à la poubelle. Comment s’y retrouver dans la jungle des dates limites de consommation ? Peut-on manger des poissons en conserves dont la date indiquée sur l’emballage est dépassée ? Comment mieux gérer ses stocks de denrées périssables ? So Phare vous guide, pour consommer responsable sans risquer votre santé. 

Chaque année en France, quelque 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont gaspillées sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. Et sur les 20 kg par habitant de déchets alimentaires jetés aux ordures ménagères, 7 kg sont des produits alimentaires encore emballés ! (Source ADEME).

C’est le revers de la médaille des normes sanitaires et de l’obligation d’étiquetage des produits alimentaires préemballés : très souvent, les consommateurs tiennent toute date mentionnée sur un emballage pour une date de péremption à respecter à la lettre par peur de s’intoxiquer. La date est passée ? On jette à la poubelle sans même ouvrir la boîte ou le paquet pour vérifier l’état de la nourriture ! C’est la source d’un gaspillage alimentaire énorme et injustifié. S’agissant des boîtes de conserve, c’est même une aberration !

L’appertisation, un procédé de conservation fiable

En effet, les conserves ont une durée de vie très longue grâce à leur procédé de fabrication nommé appertisation. Inventé par le Français Nicolas Appert en 1795, fondateur de la première conserverie au monde, il consiste à conditionner des aliments périssables dans une boîte (en acier ou aluminium) étanche aux liquides, aux gaz et aux micro-organismes puis soumis à un traitement thermique.  Strictement réglementé, ce traitement vise à « détruire ou inhiber totalement les micro-organismes et leurs toxines dont la présence ou la prolifération pourrait altérer la denrée (listéria, toxine botulique…), la rendant impropre à l’alimentation humaine.» (Décret n°55-241 du 10 février 1955).

Poisson, viande, légumes, fruits, plats préparés… les denrées périssables conditionnées en conserve peuvent être stockées à température ambiante (5 ans maximum) sans risquer de tomber malade, pourvu que l’emballage n’ait pas été altéré.

Voilà pour la théorie. Mais qu’en est-il de la pratique ?

DDM (Date de Durabilité Minimum) ou DLC (Date Limite de Consommation), quelles différences ?

Bien connue de tous, la formule « À consommer de préférence avant le… » est la mention obligatoire de référence pour toutes les conserves et de nombreuses autres denrées périssables. Elle indique la date de durabilité minimale du produit (la DDM, anciennement DLUO). Contrairement à une croyance répandue, il ne s’agit pas d’un délai de péremption. En clair, après expiration de cette date, vos conserves ont pu perdre de leurs qualités gustatives ou nutritives, mais restent consommables plusieurs semaines, voire plusieurs mois après la date, sans danger.

A contrario, la date limite de consommation indique une limite impérative, traduite par l’expression « À consommer jusqu’au… « . Elle s’applique aux denrées les plus sensibles microbiologiquement, qui sont susceptibles de présenter un risque pour la santé humaine dès que le délai est expiré (charcuteries, viandes fraîches, plats cuisinés

Comment savoir si une boîte de conserve est périmée ?

Vous venez de retrouver un stock de thon et de sardines en boîte Phare d’Eckmühl coincé au fond de votre placard à provisions dont la date est dépassée ? Comment savoir si leur contenu est toujours comestible ?  Quelques consignes simples permettent d’éviter tout danger d’intoxication.

Examinez d’abord le contenant. L’emballage est anormalement bombé, cabossé, enfoncé, rouillé, fissuré ou avec des traces de fuites ? Dans ce cas, pas d’hésitation, c’est direct à la poubelle ! Si tout est conforme, ouvrez la boîte, observez et sentez le contenu. Si l’aspect de la préparation semble habituel et qu’aucune odeur désagréable ne s’en dégage, vous pouvez déguster ! Au moindre doute, il vaut mieux renoncer et jeter le tout, en prenant soin de trier l’emballage car toute boîte de conserve est recyclable.

Nos conseils anti-gaspi

  • Stockez vos conserves dans un endroit propre et sec, à l’abri de la lumière, de la chaleur et de l’humidité
  • A la maison, appliquez la règle du premier entré, premier sorti (dite aussi FIFO, de l’anglais first in-first out) pour toutes vos réserves de produits alimentaires périssables. Chère aux logisticiens, elle consiste à ranger ses courses en plaçant les achats récents au fond du placard ou de l’étagère et les produits plus anciens sur le devant/le dessus de la pile. Cette bonne pratique est à généraliser dans vos garde-manger, vos frigos et vos congélateurs, pour garantir un bon turn-over des produits et lutter contre le gaspillage alimentaire.

Source/en savoir plus

Site gouvernemental de la Direction Générale de la Consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes – DGCCRF.

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