Ce mois-ci, les coefficients de marée s’envolent sur le littoral atlantique : 105, 110, et même jusqu’à 117, le plus fort coefficient prévu pour l’année 2020, signe de grande marée. Mais que signifient ces coefficients, et comment explique-t-on le phénomène des marées ? So Phare vous dit tout.
Qu’il soit pêcheur, voileux, surfeur ou simple baigneur, le calendrier des marées rythme le quotidien des amoureux de l’Océan. Au-delà des heures de la basse mer et haute mer, il délivre le coefficient de marée, qui est l’indicateur de référence en France pour le marnage, c’est-à-dire la différence de hauteur d’eau entre la basse mer et la pleine mer. Le coefficient caractérise donc l’amplitude de chaque marée.
Qu’est-ce que le coefficient des marées ?
Le coefficient de marée est calculé pour la pleine mer, en prenant pour référence nationale Brest. Il peut aller de de 20 à 120. Son calcul prend en compte la hauteur de la pleine mer et le niveau moyen de la mer. Plus précisément, il s’obtient en divisant la valeur du marnage semi-diurne par la valeur moyenne du marnage des marées de vives-eaux d’équinoxe qui sont les plus fortes marées.
Si le coefficient est une donnée nationale, le marnage, lui, varie beaucoup d’un point à l’autre, même entre deux plages proches. En effet, la hauteur d’eau à la pleine mer dépend de deux facteurs : la topographie locale (forme des côtes, profondeur des fonds marins, etc), mais aussi la position des astres, notamment de la Lune et du Soleil.
Une question d’ondes, de Lune et de Soleil
En effet, les marées sont une affaire d’ondes qui parcourent la masse d’eau des océans. Ces ondes résultent de deux types de forces exercées sur notre planète. La force centrifuge, d’une part, liée à la rotation de la Terre sur son orbite, qui s’exerce de manière identique en tout point du globe. Les forces d’attraction gravitationnelles, d’autre part, exercées conjointement par la Lune et le Soleil, qui s’ajoutent ou se contrarient, selon la position relative des astres entre eux. Ainsi, les marées les plus importantes s’observent lorsque la Lune et le soleil sont alignés car leurs forces alors s’additionnent. Ainsi, la variation des hauteurs d’eau est conditionnée par les phases de la lune : en phase de nouvelle et de pleine Lune, le Soleil et la Lune sont alignés, la marée est dite de vives-eaux (coefficient de marée supérieur à 70). A contrario, durant ses phases de premier et dernier quartier, la Lune s’écarte du Soleil (la Terre et les 3 astres forme alors un angle droit), leurs forces se contrarient : c’est la période des mortes-eaux (coefficient de marée inférieur à 70). Par ailleurs, la force d’attraction est d’autant plus intense que ces deux astres sont proches de nous. C’est pourquoi les plus forts coefficients s’observent aux solstices d’été et d’hiver (21 juin et 21 décembre), et aux équinoxes (21 mars et 22 septembre).
Où et quand ont lieu les plus grandes marées ?
Les plus grandes marées de France s’observent dans la Baie du Mont Saint Michel, détentrice du record national et européen, avec un marnage de 15 mètres. C’est l’océan Atlantique en s’engouffrant dans l’étroite mer qu’est la Manche qui donne cette puissance supplémentaire à la marée. À l’échelle planétaire, les baies de Fundy et d’Ungava au Canada, se disputent le record mondial, avec un marnage pouvant atteindre 16 à 18 mètres, selon les sources !
On parle de « marée du siècle » lorsque les coefficients de marée les plus élevés sont atteints (119-120). Mais la dénomination est impropre, car en réalité un tel phénomène se produit une fois par tous les dix-huit ans lorsque Terre, Lune et Soleil sont en parfait alignement. La dernière marée du siècle a eu lieu le 21 mars 2015, avec un coefficient de 119.
Rendez-vous le 3 mars 2033, pour la prochaine marée du siècle, la deuxième du millénaire !
Suivez-nous sur Instagram et Facebook